Tout comme la Sée, la Sélune et les petits fleuves côtiers de Granville ou des marais de Dol, le Couesnon termine sa course dans la Baie du Mont-Saint-Michel. Dotée d’une richesse biologique inestimable, la baie du Mont-Saint-Michel est un écosystème fragile dont le bon fonctionnement dépend grandement de la quantité et la qualité de l’eau douce arrivant des rivières. La qualité de cette eau va également influencer les nombreuses activités humaines présentes dans la baie : conchylicultures, pêche, élevage, tourisme …
L'envahissement des herbus par le Chiendent maritime (herbacée) au détriment des espèces végétales autochtones (Obione, Puccinellie, Fétuque ...) ne cesse de s'accroitre et constitue une transformation importante et une perte de spécificité significative pour les marais salés.
En l’état actuel des connaissances, les principales conséquences de cette invasion sont les suivantes :
Par ailleurs, l’extension du Chiendent maritime représente une menace pour deux activités socio-économiques majeures :
Si l’envahissement du chiendent est sans doute accéléré par un sous pâturage dû à la disparition progressive de l’élevage ovin dans les herbus, les derniers travaux scientifiques indiquent que ce développement est lié aux excès de nitrates (d’origine agricole) arrivant des rivières. Il reste cependant à connaitre la contribution de chaque rivière à cette eutrophisation.
Avec 4500 tonnes d’huîtres et 10000 tonnes de moules produites chaque année, les activités professionnelles ostréicoles et mytilicoles sont très importantes en baie du Mont-Saint-Michel. La pêche à pied, longtemps professionnelle, est aujourd’hui aussi devenue une activité de loisir. Ici aussi les activités terrestres peuvent avoir des répercussions néfastes. La contamination bactériologique des coquillages est principalement liée à la pollution des eaux littorales par des bactéries d'origine humaine ou animale provenant des terres. Qu’elles proviennent des épandages agricoles, des systèmes d’assainissement collectifs ou autonomes défectueux ou de la surverse des déversoirs d’orage dans le réseau d’eaux usées (ce qui diminue les rendements de traitement), les contaminations bactériennes impactent les procédures de production pour la conchyliculture ou tout simplement la possibilité de pêcher à pied. Les coquillages, qui filtrent l'eau de mer pour se nourrir de phytoplancton, accumulent et concentrent les bactéries et peuvent ainsi devenir impropres à la consommation humaine. Des études sont en cours pour déterminer les profils de vulnérabilité des eaux conchylicoles. Ils ont pour objectif de recenser, quantifier et hiérarchiser les différentes sources de pollution microbiologique susceptibles d’impacter les zones conchylicoles afin de définir des actions permettant de réduire et gérer le risque sanitaire.
Commission Baie _ 15 oct 2021 | ||