La matière organique dans l'eau pose des problèmes de potabilisation de l'eau mais aussi des phénomènes d'eutrophisation des eaux calmes (à faible courant).
Les origines de la matière organique sont très diverses. On peut distinguer :
Les sources diffuses de matière organique correspondent à la matière organique associée au sol. Certaines formes de matières organiques stockées naturellement dans le sol peuvent se retrouver dans l'eau. L'apport de matière organique par incorporation de fumier ou de lisier dans les sols augmente en partie le stock de matière organique du sol. Si une partie de cette matière organique est incorporée au sol, une autre partie peut potentiellement être transportée de manière diffuse par ruissellement ou percolation vers les milieux aquatiques. Les sources ponctuelles de matière organique sont principalement d'origines animale et humaine. Il s'agit des rejets de station d'épuration, de trop plein de stabulation,...
La matière organique issue de la production interne à la rivière principalement par photosynthèse est largement minoritaire à l'échelle annuelle par rapport aux sources externes.
Vis-à-vis de la problématique eau potable, des non-conformités sont régulièrement observées sur le Nançon et le Couesnon à Romazy. Ces pointes fréquentes en matière organique peuvent poser problème par rapport à la potabilisation de l'eau. En revanche, la prise d'eau d'Antrain est régulièrement conforme vis-à-vis de la norme eaux brutes. En 2007, celles du Bas-Sancé et des Echelles étaient également en conformité.
Vis-à-vis du respect de la norme de bon état, des non-conformités sont observées sur l'ensemble des points de suivis : Couesnon, Muez, Général, Minette ect...
Les premières valeurs obtenues sur la Vallée d'Hervé, de la Tamoute, du Tronçon, de la Guerge, du Chênelais et des marais polders, montrent également des dépassements.
Voir carte ci-dessous
Dans le bassin versant du Couesnon, les apports ponctuels sont relativement limités en lien avec les progrès dans l'épuration des rejets industriels et domestiques. Les apports diffus, liés au lessivage dans un contexte de sols acides, apparaissent importants. Il n'existe pas d'action efficace pour limiter ce type d'apports.
Des phénomènes d'eutrophisation ont été rapportés même s'ils sont peu visibles au travers des suivis actuels. Ces phénomènes sont liés au taux d'étagement des cours d'eau (ralentissement de l'eau) et à la présence excessive de nutriments, le paramètre trophique limitant étant le phosphore.
A l'issue de la phase diagnostic, dans l'état des connaissances actuelles, les facteurs explicatifs de la présence de matières organiques dans les eaux n'ont pas pu être hiérarchisés. Il est donc très difficile d'envisager des actions préventives sur ce paramètre car les apports ne sont pas maîtrisables et les modalités de transfert partiellement connues.
Le SAGE pourra plutôt intervenir sur des actions curatives permettant de garantir la distribution d'une eau potable de qualité (traitement des eaux brutes). Les objectifs à atteindre sur le paramètre « matière organique » ont déjà été fixés à l'issue de la phase diagnostic (10 mg/l en amont d'une prise d'eau potable et application de la norme DCE dans les autres situations).
La cellule d'animation travaille avec le GEPMO pour acquérir de nouvelles connaissances sur les transferts de ce paramètre dans les cours d'eau. Les premiers résultats acquis les dernières années par le GEPMO permettent quand même d'envisager de proposer dans le cadre du SAGE Couesnon des actions de reconstitution du bocage qui pourront avoir également des effets positifs sur les paramètres phosphore et pesticide.