Les milieux aquatiques

Les cours d'eau

Sur le bassin versant du Couesnon, de nombreux cours d'eau ont été profondément remaniés par l'Homme notamment entre 1970 et 1990 : rectification (suppression des méandres), recalibrage (augmentation de la capacité du lit en modifiant sa profondeur et sa largeur) et canalisation (bétonnage des berges).

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Ces aménagements répondaient souvent à des objectifs légitimes : protéger des inondations les terres cultivables et les habitations, lutter contre l'érosion des berges et faciliter la navigation fluviale. Mais ils ont longtemps été conduits dans l'ignorance des fonctionnements hydrologique et écologique des systèmes fluviaux, dont la compréhension repose aujourd'hui pour l'essentiel sur des résultats obtenus au cours des trois dernières décennies.

Or, ces aménagements modifient de façon durable les composantes physiques des cours d'eau : pente, profondeur, vitesse du courant, forme des berges. Ils ont donc des répercussions sur le fonctionnement des écosystèmes qui ne sont pas toujours prévisibles à long terme. En général ils induisent une diminution de la diversité naturelle des habitats et des espèces présentes. En outre, l'enfoncement du lit mineur d'un cours d'eau abaisse le niveau de la nappe phréatique, ce qui nuit aux zones humides environnantes. Les zones humides ainsi drainées laissent des cours d'eau secs en été. En aval, les crues hivernales sont plus intenses et soudaines.

La présence d’ouvrages faisant obstacle aux passages des poissons et des sédiments est également préjudiciable pour la biodiversité aquatique.

Les ouvrages transversaux aménagés dans le lit des cours d'eau ont des effets cumulés très importants sur l'état et le fonctionnement des milieux aquatiques. Ces ouvrages font notamment obstacle au libre écoulement des eaux, créant ainsi un plan d’eau en amont qui va accentuer le réchauffement de l’eau, l’évaporation, les risques d’eutrophisation et qui va détruire des habitats, à la libre circulation des sédiments, mais aussi et surtout à la libre circulation des poissons. La continuité écologique est un enjeu important sur le bassin versant du Couesnon afin d’accueillir au mieux les grands migrateurs tels que les saumon atlantiques ou les anguilles.

Le bassin du Couesnon est concerné par les classements de cours d’eau au titre de la continuité écologique du L.214-17 du code de l’environnement.

Liste 1 :

 

 

Le classement en liste 1 interdit la construction de tout nouvel obstacle pouvant contraindre le transport des sédiments et la circulation des poissons

 

Liste 2 :

 

 

Le classement en liste 2 impose aux propriétaires l'aménagement de leurs ouvrages afin d’assurer le transport des sédiments et la circulation des poissons.

 

Les zones humides

Les zones humides sont des milieux aquatiques qui ont longtemps été négligés et aménagés sans discernement (drainage, remblais …). Pourtant aujourd'hui, leurs fonctions indispensables à la gestion qualitative et quantitative de l'eau sont reconnues.

On assimile généralement les zones humides à des marais, en partie ou totalement inondés. Mais elles comprennent en fait des milieux très diversifiés et aujourd’hui beaucoup de zones humides sont entretenues en prairie ou même cultivées.

Les zones humides sont des milieux importants à préserver car ce sont souvent des réservoirs de biodiversité. Elles vont également pouvoir limiter la pollution aux nitrates en dénitrifiant les eaux qui y transitent et permettent la régulation des crues hivernales et le soutien en eau des cours d’eau pendant l’été. Elles peuvent également jouer un rôle dans la composante paysagère d’un territoire.

La surface en zone humide sur le bassin du Couesnon représente environ 7%.

 

 

La restauration de cours d’eau et des zones humides est un enjeu important pour répondre à l’objectif d’atteinte du bon état des masses d’eau imposé par la Directive Cadre européenne sur l'Eau.

Une attention particulière est dorénavant portée sur les têtes de bassin versant. Il s’agit des cours d’eau et zones humides situés tout en amont et jouant un rôle indispensable pour les milieux aquatiques situés plus en aval.